Un maquis d’antifascistes allemands en Cévennes – Une histoire de la Résistance en Cévennes
(Gard- Lozère)
La photographe, Florence Arnaud, a été à la rencontre des lieux qui ont servis de refuge à ces maquis en Cévennes, relatant le parcours de ces hommes de leur entrée en clandestinité en 1942 jusqu’à la Libération en 1944. La plupart d’entre eux étaient d’anciens communistes, ayant combattus auprès des Brigades internationales, qui, à leur retour d’Espagne, ont intégré des groupements de travailleurs étrangers du Sud de la France. Or, le 11 novembre 1942, lorsque l’armée allemande a envahit et occupé le Sud de la France, ils ont été directement menacés et sont entrés progressivement dans la clandestinité.
Ainsi a débuté une grande période de résistance et de lutte contre l’occupant qui les a mené de la Haute-Lozère jusqu’à Nîmes, en passant par le pays de Calberte, la vallée Française, le plan de Fontmort, l’Aigoual, le causse Méjean, la vallée Longue et Branoux. Le 4 septembre 1944, ces maquisards étaient au 1er rang du défilé de la libération de la ville de Nîmes.
L’exposition actuelle est une approche artistique de l’histoire reconstituée par Évelyne et Yvan Brès, et retranscrite dans le livre » Un maquis d’antifascistes allemands en France (1942-1944) » édité en 1987 aux Presses de Languedoc, actuellement épuisé.
Un catalogue de l’exposition est disponible en version papier en français (prix: 22 euros), en allemand (prix:21 euros) ou en version numérique (prix 9, 50 euros) dans la boutique du site.
Pour réserver l’exposition, envoyez une demande de devis à schisto@orange.fr
La sortie du 7 décembre 2024
Nous nous sommes retrouvés près de 20 devant le monument aux morts de Saint-Germain-de-Calberte, ce samedi 7 décembre pour une journée sur le thème du refuge juif et du maquis d’antifascistes allemands en Cévennes. Au sein même du village, nous avons discuté devant l’ancien presbytère du rôle de l’église protestante dans l’accueil des Juifs. À Saint-Germain-de-Calberte, le pasteur et sa femme accueillaient les Juifs, l’instituteur acceptait les enfants juifs, le receveur de la Poste arrêtait les lettres de dénonciation, le boulanger fournissait le pain, les gendarmes fermaient les yeux, l’hôtelier hébergeait les Juifs, son fils ainé, employé communal, faisait de faux papiers et son fils cadet, dans la Résistance, veillait à ce que tout se passe bien…. Ainsi, c’est grâce à l’ensemble de la population que les juifs ont été aidés et même cachés dans des hameaux durant cette période trouble de l’Occupation de 1942 à 1944. Puis nous sommes passés devant l’ancien hôtel Martin qui abrita une quarantaine de juifs durant cette période sans être inquiété par les Allemands. Sur le chemin nous avons croisé Gaby Seckel qui nous a parlé de son père, juif, caché dans le sud des Cévennes.
Reprenant les voitures, nous sommes montés au hameau de la Fare où furent rassemblés en novembre 1943 tous les antifascistes allemands des Cévennes. Pour éviter l’averse, nous nous sommes retrouvés chez Florence qui nous a expliqué la formation du maquis d’antifascistes Allemands à la Fare puis ses déplacements incessants suite aux attaques de la milice et des Allemands, de la vallée française à l’Aigoual, jusqu’à Branoux. Les antifascistes allemands ont dû se replier suite à l’attaque du château des Fons en mai 1944 et continuer leur combat au col de la Baraque à Branoux jusqu’à ce qu’ils libèrent la ville d’Alès, puis celle de Nîmes.
Puis nous sommes partis sur le sentier de la Flandonnenque, jusqu’à Nozières où nous avons été chaleureusement accueillis par Anne-Marie et Alex. Dans le hameau, la maison Folcher abritait des antifascistes allemands en 1943, et fut brulée lors d’une opération de représailles par les Allemands en mai 1944.
Nous avons ensuite continué dans la Vallée jusqu’à Flandres où Marie-Maleleine nous a ouvert sa maison, devant un bon feu et un bon thé, pour accueillir tout le monde ainsi que ses voisins, Florence Carminati de la famille Platon et son mari, qui nous a raconté l’émouvant témoignage d’un juif, Wolf Jacobowski, recueilli et caché avec sa famille dans la maison à Flandres. Cet échange a été le point fort de cette sortie, et après avoir visité le lieu de la cache, nous sommes rentrés vers la Fare avant la tombée de la nuit.
Cette journée de mémoire, riche en témoignages, rencontres et émotions, nous rappelle les valeurs humaines fondamentales et l’importance de combattre l’extrême droite et toute forme d’exclusion et d’oppression, quel qu’en soit le motif, religieux, politique, de nationalité, social ou sexuel.
« Quand les Allemands résistaient » par Sophie Guiraud
Demander l’exposition – la conférence

Pour en savoir plus
Un maquis d'antifascistes allemands en Cévennes
Le catalogue de l’exposition « un maquis d’antifascistes allemands en Cévennes »
Florence Arnaud
Éléments de bibliographie
Vous aimez decouverte-cevennes.fr !
Adhérez et rejoignez nous !